Projet Cartylion
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Date : 10 décembre 2020

Vinn – Dans les coulisses d’une nouvelle

Découvrir un univers déjà très vaste et y contribuer, l’explorer et l’étendre à plusieurs mains, au sein d’une équipe. C’est pour moi le défi et l’aspect du Projet CarTylion qui me parle le plus. C’est donc tout naturel que le challenge d’écrire une nouvelle dans le monde de 3ème Aube, alors que je venais tout fraichement de débarquer et commençais tout juste à prendre mes repères dans l’univers, m’a très vite enthousiasmé.

Le contexte

Écrire cette nouvelle serait l’occasion de se plonger corps et âme dans un élément précis de l’immense fresque assez vertigineuse qu’est l’histoire de 3ème Aube. Et ça me donnerait un point de départ pour poursuivre pas à pas mes expéditions dans la masse de données, d’informations et de documents retraçant cette histoire. Et pour être honnête, je n’imaginais pas encore à ce moment-là à quel point le terme de masse est approprié, voire même peut-être un peu en-dessous de la réalité, au vu du nombre de fichiers en tous genres et de la quantité impressionnante de sujets abordés en vrac au fil des pages de notre encyclopédie interne (de la linguistique à la botanique, en passant par la cosmologie du monde, les divers écosystèmes ou encore les traditions des dizaines et des dizaines de peuples différents).

Mais n’en dévoilons pas trop sur les coulisses non plus, tâchons de conserver un peu de mystère…


Ce qu’il faut surtout retenir c’est que l’univers du Projet CarTylion est vaste. Très vaste. Et très riche. Et c’est en effet un sacré challenge (fascinant et intimidant à la fois) que d’en apprécier toute l’ampleur à sa juste mesure.

Mais heureusement, pour la rédaction de cette nouvelle j’avais un cadre et un point de départ. La guerre de la Grande Infamie, première histoire que nous souhaitons raconter.

L’idée de l’histoire et son développement

Après que Florian m’ait fait part de la grande trame, des enjeux et des évènements du conflit qui viendra déchirer la Ligue pendant cinq terribles années, ma première inspiration a été, en toute logique, de raconter l’histoire d’une gamine d’une dizaine d’années traversant les horreurs du conflit. Mais je voulais aussi offrir un point de vue plus froid et détaché et ne pas me contenter d’un simple récit horrifique au cœur de la guerre (comme il en existe malheureusement tellement et je comprendrais totalement ceux qui pourraient me dire qu’un tel récit aurait été suffisamment poignant en soi).


C’est ainsi que m’est venue l’idée de mettre en opposition cette gamine et une officière dans l’armée, une vétérane désabusée et endurcie, qui verrait en cette fillette des échos de ce qu’elle était à son âge. Et c’est ainsi qu’est né le personnage de la lieutenant supérieure Coraln. Pour les amateurs de Game of Thrones, je reconnais avoir eu quelques échos des scènes entre Tywin et Arya dans la saison 2 en écrivant cette relation de page/officier supérieur, mais bon, tout a déjà été écrit, comme diraient certains.


De plus, ainsi que Florian me l’apprenait (et ce que mes lectures par la suite m’ont permis d’approfondir plus en détail), la Grande Infamie offrait un découpage déjà tout fait du récit : des saisons de plus d’un an, correspondant chacune à une phase différente de la guerre (et là, je fais attention à ne pas trop en dire car beaucoup d’éléments sont censés rester secrets sur les ressorts précis et certaines motivations encore non dévoilées du conflit).

Il était donc naturel, voire organique, de structurer le récit en quatre parties, une pour chaque saison, ce qui permettrait aussi de suivre le personnage de Vinn tout au long de la guerre, de montrer son évolution et, par la même occasion, de couvrir les cinq années du conflit et montrer ses répercussions dans une région précise. J’ai brièvement contemplé la possibilité de placer le récit dans d’autres pays de la Ligue, mais étant donné qu’à ce stade, j’étais le plus familier avec l’Inquisition, ses us et coutumes, j’ai bien vite décidé de suivre ma première intuition et d’y faire se dérouler l’histoire. Et j’étais intéressé à l’idée d’aborder (entre les lignes) des sujets tels que la fanatisation, la dévotion religieuse aveugle et le thème de l’enfant soldat.


C’est ainsi que ce qui avait commencé comme la vague inspiration d’une fillette jetée sur les chemins par la guerre est devenue une nouvelle relativement plus dense et conséquente, couvrant les cinq années de la Grande Infamie sur la côte de l’Évêché de Benise, ainsi que l’adolescence et le passage à l’âge adulte forcé de mon personnage. 


Mais je ne voulais pas faire de Vinn une victime (ce qu’elle est pourtant sans s’en rendre compte vraiment au final). J’étais plus intéressé par faire d’elle quelqu’un d’ambitieux, bercée par les légendes, rêvant de gloire et d’accomplissement dans l’armée. Je voulais montrer, mais sans nécessairement le dire, l’endoctrinement de cette jeune fille dans un monde en chaos. Je voulais à la fois illustrer sa foi aveugle qui lui permet de traverser les atrocités de la guerre et les traumatismes refoulés qu’elle ne s’avoue même pas à elle-même.

L’écriture de la nouvelle

Bien sûr, le premier jet du récit était encore assez loin du produit final. Par exemple, il n’y avait ni prologue, ni épilogue dans la première version. Ce qui constitue l’épilogue de la version finale était en fait l’automne de la première. Mais, ainsi que les divers autres auteurs et relecteurs de l’équipe (Florian, Fleur, …) me l’ont signalé, la reconstruction après les évènements de la Grande Infamie s’étale sur plusieurs années et correspond mieux à un épilogue qu’à la dernière saison de la guerre.

Petit bonus : un tel changement me permettait d’amener plus logiquement le personnage de Vinn au stade où je la voulais en conclusion de récit (en reconstruction d’elle-même, encore profondément marquée sans se l’admettre mais déterminée à faire son chemin dans les rangs de l’armée).

Tout le chapitre de l’automne a donc été écrit après coup et ici, c’est à Florian qu’il faut créditer l’idée de cette ambiance morose, d’ennui, de lassitude et d’attente sous les interminables pluies de saison, dans un château isolé de ses alliés et rongé par l’humidité.

De manière assez similaire, c’est suite à ses retours comme à ceux de Fleur et des autres membres de l’équipe que j’ai pu corriger plusieurs éléments du premier jet qui ne collaient pas avec la chronologie établie du conflit. Pour donner quelques exemples en vrac : accentuer considérablement les effets des saisons (hiver beaucoup plus ravageur, été caniculaire, …), l’Inquisition qui s’attend à être attaquée par la mer et renforce la côte, la capitale de l’Edan (véritable cœur de l’Inquisition) et non du Benise qui se fait pratiquement détruire vers la fin du conflit, les mouvements de troupes précis, …
Fleur et Florian contribuèrent également à la finalisation du texte lors de la phase de relectures et réécritures finales.

Les illustrations

Pour pouvoir présenter la nouvelle sur notre site, il nous fallait des illustrations. C’est sur cette tâche qu’Olivier s’est penché alors que nous en étions à la relecture. Olivier a souhaité réaliser une illustration par saison de la nouvelle. L’idée était de représenter une scène emblématique de chaque saison afin de faire entrer le lecteur dans l’ambiance. Il est parti d’aplats et d’assemblage de morceaux d’images et de photos pour structurer chaque image puis il a redessiné par dessus pour finaliser les illustrations.


Gif présentant la construction de l'illustration de l'hiver pour Vinn
Construction de l’illustration de l’hiver pour la nouvelle Vinn par Olivier, Pauline et Florian
Une jeune soldat au chevet de son mentor mort à la guerre - Gif présentant la construction de l'illustration du chapitre l'Été de la nouvelle Vinn
Construction de l’illustration de l’été pour la nouvelle Vinn par Olivier Esbach
Gif présentant l'illustration de l'automne pour Vinn
Construction de l’illustration de l’automne pour la nouvelle Vinn par Olivier Esbach


Je suis sincèrement satisfait du rendu final. Du moins autant qu’un créateur puisse l’être de sa création. En vrai, on n’est jamais vraiment convaincu et il y a toujours quelque chose qui nous fera hausser un sourcil ou grimacer, mais il faut tout de même apprendre à lâcher prise un jour ou l’autre.


Donc je lâche prise, vous pouvez retrouver Vinn dans les Médias (attention, il faut être connecté pour avoir accès à la totalité du texte). J’espère que vous avez passé cinq bonnes années (voire même huit, avec l’épilogue !) aux côtés de Vinn et que le voyage a été aussi agréable qu’un road-trip en pays ravagé puisse l’être ! N’hésitez pas à me faire vos retours en commentaires, ça me fera plaisir !

Aman
 
Découvrez Aman, le scénariste du Projet CarTylion, il vous raconte son parcours, et son rôle au sein de notre projet transmédia.
Responsable Écriture
 
Co-auteur
Olivier

2 replies on “Vinn – Dans les coulisses d’une nouvelle”

    1. C’est intéressant de voir le process. Cet endoctrinement agit aussi bien sur le lecteur puisqu’il a, comme elle, le point de vue de l’inquisition comme seul repère. La relation touchante entre Vinn et sa mentor sont un pas de plus dans la destruction du cartésianisme. C’est un univers aux implications complexes, et il semble que chacun agisse pour le bien.

      2 j'aime
    2. L’histoire était vraiment bien, voir le personnage grandir dans le récit donne vraiment envie de continuer a savoir se qui va lui arriver.
      en espérant la revoir dans d’autre récit de l’univers

      6 j'aime

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