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Date : 29 décembre 2022

Un vendredi en forêt de Compiègne

Un vendredi matin de décembre, en pleine brume, nous avons fait une petite heure de route en partant d’Aubervilliers pour aller jusqu’au Carrefour de la Faisanderie, au milieu de la forêt de Compiègne. Nous avions rendez-vous avec un équipage de chasse à courre, le Rallye Pic’Harloup, pour suivre une chasse au chevreuil. Cette journée fut bien remplie, suivez-nous pour la vivre dans tous les détails !

Avant la chasse

Arrivés en avance du rendez-vous, nous avons pu nous réchauffer avec un café et un petit bout à manger, pas de feu car c’est interdit en forêt bien sûr. Nous avons rencontré le limier qui a passé la matinée à arpenter les chemins pour détecter la présence de chevreuils et orienter l’équipage au début de la chasse. Il utilise un ou deux vieux chiens, ils servent uniquement à repérer les animaux. Les chiens de la meute sont des Grands anglo-français tricolores, ils sont une trentaine mobilisés pour chaque chasse au chevreuil, sur la centaine de la meute. Lorsqu’on chasse le cerf ou le sanglier, on prend plus de chiens, généralement une cinquantaine car la chasse s’étale plus.

Tout le monde arrive, chacun enfile son habit de chasse (spécifique à chaque équipage, notamment le bouton de la veste qui est unique), puis on prépare son cheval et avant de se hisser sur son dos, on se réunit tous autour des limiers pour décider dans quelle direction se lancer. Les mots sont efficaces, les coins de la forêt sont connus de tous et identifiés par les noms des chemins qui les bordent, et le maître d’équipage a le dernier mot pour indiquer par où on s’engage, et pour rappeler à tous de faire attention aux uns et aux autres et surtout à la route, et bien sûr de passer un bon moment !

Deux hommes en costume de chasse à courre se serrent la main devant des chevaux harnachés
Les membres de l’équipage se saluent avant de monter à cheval !
Deux routes se croisent, un panneau blanc indiquant les noms des routes devant une forêt de conifères
Le carrefour du rendez-vous, au milieu des conifères de la forêt.
Chasseur sur un cheval soufflant dans une trompe
C’est l’heure de sonner la trompe ! Celle que l’on voit devant nous est la pibole, une corne d’appel pour les chiens.

Les trompes retentissent et c’est parti !


Au début de la chasse, les cavaliers sonnent leurs trompes pour annoncer le lancement de l’action ! C’est un véritable concert auquel on assiste, et pas seulement un concert pour la musique mais aussi pour une utilité : les trompes sont le moyen de communication des chasseurs (même aujourd’hui alors qu’ils pourraient utiliser des téléphones ou des talkies-walkies). Ils s’en servent pour annoncer quand ils voient l’animal chassé, ou les différents moments importants de l’action.


Pour en apprendre plus sur le langage des trompes, rendez-vous sur le site de la Société de Vènerie : https://www.venerie.org/fanfares-de-chasse-a-courre/

Suivre une chasse à courre, un vrai sport !

Nous étions dans la voiture d’un suiveur accompli, c’est-à-dire quelqu’un qui a l’habitude de suivre la chasse à courre pour observer, mais aussi pour sécuriser les passages de routes. Suivre une chasse peut se faire en voiture ou à vélo. À vélo on peut passer dans tous les chemins, suivre les cavaliers tranquillement, alors qu’en voiture tous les chemins de la forêt ne sont pas praticables. Il est donc indispensable de bien connaître la forêt pour pouvoir suivre en voiture, toutes les voitures qui suivent (une demi-douzaine) ne sont pas à la file indienne, elles partent chacune dans la direction qui lui paraît la plus adaptée pour suivre l’action. Il y a une vraie expertise du conducteur qui s’arrête pour écouter où sont les chiens, dans quelle direction ils vont, connaît les endroits de passage des animaux, mais aussi des cavaliers. Et à chaque changement de direction, on sort de la voiture pour écouter et regarder, on essaye de voir de loin les chiens, les cavaliers et surtout de repérer l’animal chassé.


Nous avons vu le chevreuil chassé à un moment, il est sorti du bois juste devant nous, nous avons donné un coup de trompe pour indiquer sa position. Apparemment nous lui avons fait un peu peur car non seulement il est reparti dans le sens opposé, mais en plus il a retenu son odeur pendant quelques minutes, une action qui a bien réussi à perturber les chiens.

Vue de la forêt depuis l'intérieur d'une voiture
En immersion dans la voiture !
Deux chevaux montés dans la forêt
C’est du sport ! Les chevaux fument dans le froid hivernal !

« Animal chassé » ou « frais » ?


Une difficulté très importante est de juger l’animal que l’on est en train de chasser : les chiens suivent un animal, mais ils peuvent se tromper, changer d’animal, ou bien le perdre. Les chasseurs doivent se placer stratégiquement sur les chemins afin de voir l’animal passer d’un secteur à l’autre, traverser devant leurs yeux, pour le reconnaître et s’assurer que les chiens sont toujours sur la bonne piste. Comment on reconnaît ? Déterminer si c’est un mâle ou une femelle (plus facile quand c’est la période où les mâles ont des petits bois), si c’est gros ou petit, et surtout si l’animal est bien fatigué, donc si c’est bien le même depuis le début.


Quand on voit l’animal chassé, on donne un coup de trompe pour prévenir les autres !

Après l’effort, le réconfort

Après avoir abandonné car les chiens avaient changé de chevreuil, les cavaliers sont rentrés au carrefour du rendez-vous. On s’y retrouve tous, on descend de cheval, et là c’est le moment du casse-croûte tant attendu ! En effet, trois heures de chasse, ça creuse ! On installe la table et la nappe, et tout le monde pose au centre ce qu’il a apporté (pâté, charcuterie, fromage, ou encore gâteaux à partager), on ouvre une bouteille, et on trinque en discutant ! Un super moment de convivialité avant de repartir chacun chez soi dès la nuit tombée.



Notre conclusion de cette journée ? C’était une expérience à vivre ! Nous avons rencontré de nombreuses personnes très sympathiques, bien loin des clichés de chasseurs que l’on pourrait avoir. C’était une ambiance bon enfant, et tout le monde a passé un bon moment, bien que le chevreuil ait gagné, ou devrait-on dire car le chevreuil a gagné et s’est bien défendu ! Cela rappelle aussi l’importance de la chasse dans un écosystème comme la forêt de Compiègne : les cervidés sont des animaux envahissants, qui peuvent avoir un impact fort sur l’écosystème forestier si on les laisse se reproduire sans contrôle. La chasse permet ainsi de limiter leur impact tout en sauvegardant leur présence, pour le plus grand plaisir des promeneurs et autres amis des animaux. Elle doit évidemment être respectueuse des animaux et des hommes, et le mode de la chasse à courre semble, pour les pratiques que l’on a pu observer ce jour-là, tout à fait répondre à cet impératif moral.

En bref, une très belle expérience en pleine nature !


Florian et Fleur dans la forêt de Compiègne
On respire le grand air !
Florian
 
Découvrez Florian, de l'équipe du Projet CarTylion. Il est le créateur de notre projet transmédia, il gère à la fois la production et le travail de l'équipe.
Créateur du Projet CarTylion
 
Fleur
 
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Gestion et Ressources Humaines
 

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